La cryothérapie, qui soigne les muscles grâce à une exposition temporaire au froid, se développe en France. Trois cuves dédiées à ce traitement ont été récemment installées dans la Vienne. Mais pour quels bénéfices ? Des scientifiques de l’université de Poitiers s’intéressent au sujet.
Par Valentin Pasquier, avec Florent Loiseau – France 3 Poitou-Charentes – Publié le 03/10/2019 à 12:20
Plonger dans un bain d’azote à -120°C pendant trois minutes ferait frémir certains. Mais certainement pas Marylène, en cure à Poitiers pour soigner son arthtrose, qui pénètre volontiers dans la cuve. « J’appréhendais beaucoup, et puis ça s’est très bien passé, confie cette habituée de la cryothérapie. On sent la fraîcheur mais c’est supportable. Lorsqu’on sort, on est très rouge, mais ça disparaît au bout de quelques minutes et on est bien ! »
Xavier Sourisseau est le seul kinésithérapeute de la Vienne à posséder une chambre de cryothérapie. Cette technique de soin par le froid, auparavant réservée aux sportifs de haut niveau pour la récupération, il l’a fait découvrir au triathlète poitevin Binjamin Chiron.
Une meilleure récupération
Une fois ces précautions prises, le patient va subir un choc thermique dans la cuve. Les vaisseaux sanguins se contractent, le corps sécrète davantage d’endorphine et de molécules anti-inflammatoires. Binjamin Chiron semble convaincu : « après une course de 4-5 heures lundi, j’ai pu constater que le gain de récupération qu’on peut avoir est assez incroyable, » note l’athlète.
« On a travaillé dans le contexte de la qualité du sommeil et on a des résulats relativement probants. On ne peut pas dire que efficace tout le temps efficace pour la récupération. Quelles sont les doses, les réponses, les températures dans lesquelles il faut être exposé ? Tout cela mérite d’être étudié de manière plus développée, » explique le professeur Dugué.
Vers un remboursement de la Sécu ?
La cryothérapie n’est pas encadrée en France. tout le monde peut investir 70 000 euros pour la machine de Xavier Sourrisseau. Le kinésithérapeute espère que la méthode soit reconnue pour ces bienfaits sur la santé. « Il faut attendre encore un peu de temps, c’est encore nouveau. Il y a de plus en plus de gens qui ont font, ce n’est pas encore très démocratisé. Je pense que d’ici un an ou deux, certaines mutuelles devraient proposer des remboursement ou des fporfaits pour la cryothérapie, » prédit-il.
En Pologne et en Allemagne, la sécurité sociale rembourse la « cryo » pour certaines pathologies. En France, le coût d’une séance, 40 euros en moyenne, est pour l’instant à la charge de l’utilisateur. Pas de quoi jeter un froid sur le phénomène de la crythérapie, puisque de nouvelles machines devraient être installées dans la région avant la fin de l’année.